samedi 11 janvier 2020

23 - Huileur et témoin de débit d'huile

 Huileur et témoin de débit d'huile


11 janvier2020 :

Il n'est jamais trop tard et je vous souhaite d'abord mes meilleurs voeux pour 2020.
Je me suis attaqué à un des derniers "détails" à règler, le système de lubrification.
J'avais déjà montré par le passé (chapitre 12) la réalisation de petits huileurs à déplacement à monter sur le couvercle des boîtes à tiroir comme sur les vraies Decauville, mais bien que l'échelle ait été respectée, je ne les trouvais pas très beaux.  J'ai donc décidé de fabriquer un huileur plus gros, mais à placer cette fois sous le plancher avec un indicateur de débit d'huile à placer dans la cabine.

On commence par les deux coupelles en laiton.  Rien de bien compliqué et de beaux copeaux dorés.




Et voilà, il ne reste plus qu'à tronçonner et on obtient les deux pièces.


Ensuite, c'est le tour des corps de robinets à souder sur les coupelles.  Ici, comme je devais braser la tubulure filetée pour pouvoir usiner l'intérieur du robinet avant de fixer le tout sur la coupelle, j'ai décidé de braser les tubulures à l'argent et de souder l'ensemble à l'étain sur la coupelle.  Idée de génie qui m'est venue au moment d'aller me coucher, laisser une une "queue" filetée pour renforcer la soudure à l'étain.   


Voilà qui est fait.  Il ne reste plus qu'à fraiser les alvéoles pour placer les robinets.


Et là, on se rend compte que les idées de fin de soirée ne sont pas les meilleures et qu'au moins elles méritent d'être validées sur la bête.  On voit très nettement que la tige filetée tombera dans l'épaisseur de la coupelle ce qui ne me permettra pas d'y placer un écrou.



Bon, il ne me reste plus qu'à retirer les tiges filetées et d'envisager la brasure.  Pas évident de rebraser des pièces dont certaines ont déjà été brasées...  C'est là qu'on commence s'intéresser de plus près aux températures de fusion de la brasure.  Bon, j'en avais une qui à priori devait fondre un peut avant et je pouvais aussi tabler sur le fait que le métal de la première brasure (les tubulures filetées des robinets) devait avoir un point de fusion un peu plus élevé que la température de départ, car une partie du cadmium à dû s'évaporer lors de la première brasure (eh oui, j'ai toujours la chance d'avoir un stock de brasure au cadmium.  N'allez surtout pas le répéter !).  Bon, il va falloir se lancer et cette fois-ci, plus de place à l'improvisation.
Je perce déjà les trous de communication qui me serviront d'amorce lors du perçage final.  Pour éviter que les trous ne se remplissent de métal je les remplis avec un morceau de charbon récupéré sur une vieille pile zinc-charbon.


Voilà, c'est prêt.

Pour la brasure, j'ai pris soin de me construire un petit "four" avec des briques réfractaires et un morceau de ouate céramique en ménageant un bon passage sous la pièce.  Il faut en effet chauffer très progressivement et surtout s'arranger pour que la grosse pièce atteigne la bonne température en même temps ou si possible avant la petite qui elle contient déjà un assemblage brasé.
Finalement tout s'est bien déroulé.


Un petit bain dans le lagon bleu, enfin dans l'acide...


Et voilà.  Les premières brasures n'ont pas bougé.



19 janvier 2020


Enfin tout un dimanche passé dans l'atelier.  Que rêver de mieux.

Je commence tout d'abord par braser l'embase de fixation sur le corps du huileur.  C'est découpé dans une chute de tube carré en laiton qui traînait dans l'atelier.  Juste la bonne longueur.


Ensuite, après avoir décidé de l'emplacement exact du huileur, je peux usiner la partie centrale, qui devra dépasser un peu du plancher pour le remplissage.  Rien de bien compliqué.  Juste du tournage et un peu de fraisage pour les lumières de passage d'huile.


Et voilà.  Tant que j'y étais, j'en ai profité pour déjà fabriquer le bouchon.  La vis se glisse dans la partie centrale et se visse dans la coupelle inférieure.  Elle servira à renforcer la soudure à l'étain qui sera utilisée pour assembler les différentes parties.


On peut déjà avoir une vue d'ensemble.  Il me reste a fabriquer les volants des robinets et à effectuer la soudure à l'étain, mais ce sera pour plus tard.  Je vais maintenant passer au témoin de débit.



25 janvier 2020

Avant toute chose, je reviens sur un petit détail mais qui a son importance.  Comme le huileur peut dans certains cas être à la pression de la chaudière, même si la communication n'est pas directe, il est bon de prévoir une fente de purge sur le bouchon de remplissage.  Ca m'évitera le cas échéant de me prendre le bouchon dans la figure ou de me prendre une giclée d'huile.  La fente est simplement creusée à la Dremel sur une portion de la longueur du filet.


Bon, maintenant on peut attaquer le témoin de débit.  Sa fonction est de visualiser le débit d'huile sous forme de goutte remontant dans un tube de verre rempli d'eau.  Il est double de façon à pouvoir monitorer la lubrification des deux cylindres.
Comme les filets utilisés doivent être coupés au tour et que je dispose pas de référence, je commence par les filets mâles sur lesquels je peux faire des mesures avec les piges. 


Et voilà, c'est déjà fini.


Ensuite, on attaque le corps du témoin.  Là, un peu de fraisage pour cuber un bloc de bronze. 




Et maintenant, on peut passer à l'usinage proprement dit.  J'aurais pu continuer à la fraiseuse, mais alors se posait le problème d'un repositionnement précis sur le tour pour couper les filets.  Donc, on fait tout au tour.
On commence par un premier perçage de 5.


Suivi d'un perçage à 16.5.  Le diamètre final sera de 17.


J'en profite pour tester mes nouvelles barres d'alésage en carbure.  Une merveille.  Même si ici ce n'est pas critique, l'état de surface est merveilleux.


On teste quand même avec le tube.  Ce sont des tubes de centrifugeuse en pyrex qu'il va falloir recouper.


Et voilà, il ne reste plus qu'à fileter l'intérieur.


Quelques minutes plus tard.  Bon, maintenant il me reste à faire le deuxième trou qui comme d'habitude prendre la moitié moins de temps que le premier.


Bon, maintenant il est temps d'arrêter.  On ne fait pas d'heures sup le weekend sinon je vais avoir de problème avec le délégué syndical.



3 février 2020

Comme mon dos ne semble pas très coopératif aujourd'hui, je prends un peu de temps pour mettre les photos à jour.
Je commence ma journée par percer le logement pour la conduite d'arrivée d'huile dans lequel je peux braser la connexion.  J'en profite aussi par la même occasion pour percer et tarauder les trous de fixation du témoin.



Maintenant je peux fraiser les fenêtres ...



et percer les trous latéraux pour les robinets.  J'avais d'abord pensé à percer de part en part, mais je n'avais aucune certitude que mon trou n'allais pas dévier et j'allais droit vers les problèmes, car après élargissement du trou pour y visser le presse-étoupe, le premier trou risquait d'être décentré et comme il me sert de siège pour le pointeau du robinet...



Je peux maintenant attaquer les "gicleurs".  Il s'agit simplement des deux petites tubulures qui sont vissées dans le fond des tubes et par le trous desquelles les gouttes d'huiles sont sensées sortir.  Ici, n'ayant aucune idée du diamètre du trou utilisé dans les vrais, j'ai pris un diamètre de 2.5 mais au besoin je pourrai refaire les pièces avec un diamètre plus adapté.
Comme j'ai deux pièces à faire, je fais directement une "fabrication jumelée".


Je taille ensuite l'hexagone qui me permettra avec une clef à douille d'aller le serrer dans le fond du trou.


Ensuite, je repasse sur le tour et après avoir usiné l'extrémité conique, j'usine la "queue" à l'outil à tronçonner.  Je ne cherche pas une précision extrême car c'est tout de même pour fileter ensuite.


Et voila les pièces terminées avec leur extrémité filetée prêtes à être placées.


Je peux maintenant couper les tubes de pyrex.  Ici, dans mon jeune temps, j'avais eu la chance d'occuper un bureau à côté d'un atelier de souffleur de verre et il m'avait toujours impressionné en coupant des tubes dont certains faisaient plus de 200 mm en pratiquant une légère entaille avec une lime et en appliquant sur l'entaille une baquette de verre chauffée au blanc.  Bon, j'ai essayé, mais visiblement je n'ai pas les doigts magiques, ou tout au moins mes doigts n'ont pas les même pouvoirs que les siens.  J'ai  donc adopté une méthode plus classique.  La Dremel et un disque.  J'ai d'abord essayé avec un simple disque abrasif, mais il se satine assez rapidement et perds son mordant.  J'ai donc terminé avec une petite meule diamant qui n'a posé aucun problème.
 

Et voilà le premier tube monté.  Ca donne déjà une idée de l'aspect final.  



22 juin 2020

Je n'y crois pas.  Mon dernier ajout date du 3 février.  Je commence à comprendre pourquoi certains s'inquiétaient de ma santé.  Mais qu'ils se rassurent, je vais très bien et j'espère que vous avez tous de votre côté bien passé ce cap difficile.  Je parle de la maladie, car pour quelqu'un qui a l'habitude de passer de longues heures confiné dans son atelier, la pénitence est douce. 
Bien qu'accaparé par une série de projets plus ou moins importants et que je reportais depuis trop longtemps, j'ai tout de même progressé un peu.
Revenons tout d'abord sur le témoin de débit d'huile.  J'avais coupé un tube mais il s'est avéré qu'il était fissuré, vraisemblablement a cause du serrage dans le mandrin du tour.  J'en ai donc recoupé, mais cette fois-ci en serrant le tube sur deux Orings et là, plus de problème.



Voici un vue de la partie supérieure terminée.  On y voit les deux connection de sortie dans lesquelles seront brasés les tubes de cuivre.  Le bouchon au sommet est un bouchon de purge de façon à pouvoir le cas échéant éliminer de l'air ou de l'eau.




Et voilà à quoi ça ressemble.  Je viens de me rendre compte que j'aurais pu faire la photo après nettoyage.


Reste à fabriquer quelques accessoires, notamment le "T" de raccordement et le purgeur d'entrée, destiné ici à éliminer un éventuel bouchon d'air.



Voici l'ensemble monté avec les canalisation qui vont rejoindre le huileur proprement dit sous le plancher de la cabine.



Voilà, on en a terminé avec le système de lubrification.  

 

1 juin 2023

Eh bien non, on en avait pas terminé.

J'étais tout fier de mon témoin de débit d'huile.  Il était beau, mais hélas il n'a pas résisté longtemps lors des essais.  Les tubes pyrex utilisés ne sont pas assez solides et ont éclaté.  Comme je l'avais montré plus haut, j'avais utilisé des tubes de centrifugeuse, pourtant assez épais, mais visiblement pas assez.  Comme il s'agit de "très vieux" tubes, il est possible aussi qu'ils contiennent des micro-défauts, car normalement, ils auraient du largement résister.  J'ai donc prospecté un peu pour trouver du tube de meilleur qualité, mais je la quantité minimale à commander était de 100 tubes de 1 mètre...  

J'ai donc dessiné un nouveau témoin basé sur le même principe que le niveau d'eau, c'est à dire l'utilisation de verre plat.

Je n'ai pas repris en détail les étapes de la fabrication sinon on aurait eu une répétition de la fabrication du niveau d'eau.  J'ai même récupéré robinet de la première version.



Il ne reste plus qu'à tester ça lors des premiers essais.


1 commentaire:

  1. Bonjour, pas de NEWS, j'espère que vous n'avez pas de souci personnel en ces temps difficiles Cdlt, Alain.

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