jeudi 31 décembre 2015

7-Bielles d'accouplement - Bielles motrices


Les bielles d'accouplement et les bielles motrices


24 novembre 2015 :




Les bielles d'accouplement, de même que les bielles motrices, sont constituées d'un faux coussinet dans lequel vient se fixer une bague Metafram.  J'avais d'abord pensé utiliser le vrai coussinet en deux parties, mais j'ai tout de même opté pour une option nécessitant moins de maintenance.
Comme j'utilise un faux coussinet en une pièce, celui-ci, outre la nervure sur le coin de rattrapage de jeux, doit être verrouillé dans son logement par une broche qui vient se visser par le côté inférieur de la bielle.  A noter que sur les pièces définitives, le faux coussinet est doté d'une lèvre qui n'est par reprise sur le plan ci-dessus.

Pour le corps des bielles, je suis parti d'une ébauche découpée au laser.  J'aurais pu en profiter pour faire découper la partie où vient se loger le faux coussinet, mais n'étant pas suffisamment familier avec la découpe laser, j'ai préféré le faire à la main.  A posteriori, je dois dire que c'est une perte de temps, mais bon, on optimisera sur la loco suivante...




J'ai donc établi un plan de perçage de trous presque tangents que j'ai marqués à la fraiseuse.  La visu est plus rapide et plus fiable qu'un traçage précis.


Voilà le "timbre" prêt à être détaché.


Pour cela, rien de tel que le bocfil.    Depuis que mon amis Jacques Streel m'a donné le truc pour m'en servir, c'est devenu un outil indispensable.  Le truc ?  Monter la lame pour scier en tirant.  En lubrifiant avec beaucoup de patience et de douceur, on arrive à ne plus casser trop de lames.


Voila, il ne reste plus maintenant qu'à nettoyer les faces internes à la fraiseuse et à terminer les coins à la lime.


Et voilà le résultat.  Une journée de travail que j'aurais pu gagner en faisant les découpes au laser, mais comme je l'ai déjà dit, mon plaisir principal n'est-il pas l'usinage...


27 Décembre 2015

Bon, mon doigt va mieux.  J'ai voulu tester ma nouvelle ponceuse à bandes et j'y ai  laissé une partie du doigt.  Donc, plus d"atelier le temps que ça cicatrise.
Je recommence par l'usinage de l'articulation entre les deux parties de la bielle.  Un coup  de fraise scie et c'est fait.


Maintenant, c'est le tour des faux coussinets.  Là, rien de bien spécial.  On cube un morceau de bronze.


On usine ensuite les lèvres et on utilise une cale biseautée pour dresser le côté qui viendra porter sur le coin de rattrapage de jeux.


On passe un coup sur le corps de bielle.  Pour cela, on le clame sur le plateau magnétique.



Le fait de retirer de la matière sur une grande surface d'une pièce longue peut relacher des contraintes résiduelles dans le métal et gauchir la pièce.  Donc, on vérifie avec la règle à fil.  Pas de problème, c'est bon.  Il faut dire que ce problème aurait été plus critique avec un plat laminé à froid où étiré plutôt qu'avec du laminé à chaud.


On commence ensuite les fraisages "cosmétiques", c'est à dire l'amincissement du corps de la bielle et l'usinage des arrondis des congés.  Il va sans dire qu'on revérifie encore la planéité de la pièce à ce stade.


Au tour des tiges de verrouillage des faux coussinets.  Rien de bien compliqués.  Ils sont usinés deux par deux, dans du Stub.



Et voici les pièces terminées.


29 Décembre 2015

Les faux coussinets sont ajustés et appariés aux bielles.


On peut maintenant usiner les coins.  Là encore, rien de bien compliqué.


Et voici l'assemblage monté.


31 décembre 2015

Maintenant, c'est l'heure de vérité.  Le perçage des faux coussinets et l'essais sur la bête.  Il faut dire que j'entame la journée avec une boule sur l'estomac, car c'est ici que je vais voir si il n'y a pas eu d'erreur dans l'écartement des roues, le perçage des trous pour les manetons, la quartage des roues,...
J'entend déjà les experts me disant qu'il n'y a pas lieu d'être inquiet.  Si j'ai bien travaillé, il ne peux pas y avoir de problème.  Mais hélas, je ne suis pas expert et ne suis donc pas sûr à 100 % de mes performances.
Après mure réflexion, je décide d'usiner les logements des bagues Métafram sur l'ensemble monté.  Ca me permet d'utiliser le système de repérage de la fraiseuse.
Après un essais sur un morceau de bronze, je constate que le trou peut être directement découpé à la fraise à carotter.


J'en profite aussi pour percer les trous du pivot reliant les deux bielles.


Les bagues que j'utilise ont une collerette.  Il faut donc usiner un lamage ce qui se fait sans problème avec la tête à aléser automatique.


Et maintenant, on monte les bielles.  Montage provisoire mais suffisant pour me rendre compte qu'elles tournent parfaitement, sans point dur.  Ouf, je peux terminer l'année la conscience tranquille.


Les finitions, ce sera pour l'année prochaine.  En attendant, une Bonne et Heureuse année 2016 à tous.

8 Janvier 2016

Le montage rapide fait avant le réveillon était vraiment provisoire.  Il fallait encore mettre les bagues Metrafram à longueur et les coller dans les faux coussinets.  Ici, rien de bien compliqué.  J'utilise pour ça un mandrin de reprise.  Les bagues sont ensuite collées à la Loctite.


Et voilà le montage final avec la bielle avant.  Ca tourne toujours bien, sans point dur.  Ouf !



On redémonte tout et on polit les bielles.  On perce ensuite les trous dans lesquels viendront se visser les huileurs.  Le huileur à un filet de 6, mais le trou de huilage dans le coussinet est un trou de 2 mm.  Par contre, j'ai amorcé un trou de 6 dans le coussinet sur environ 3-4 mm de profondeur de façon à receuillir l'huile qui s'écoule du huileur et éviter que la totalité de celle-ci ne s'infiltre dans l'interstice entre la cage de bielle et le faux coussinet.



Maintenant, au tour des bielles motrices.  Comme pour les bielles d'accouplement, je pars d'ébauches découpées au laser, mais plus épaisses (15 mm).  Je ne rentrerai pas dans le détail, car la fabrication n'est qu'un copier-coller de la fabrication des bielles d'accouplement.


Seule petite surprise, contrairement aux bielles d'accouplement, les ébauches sont gauchies et pas un peu.
Pourquoi ?  Ont-elles été découpées suivant une autre direction dans la plaque d'acier ?  


Bon, un (petit) coup de presse et il n'y paraîtra plus.


Comme pour les bielles d'accouplement, l'usinage se fait sur le plateau magnétique.


Et les voila terminées.  Un petit coup d'huile pour les protéger de l'oxydation et on les met en place en attendant la suite.



Nous voici donc arrivé au terme de la fabrication des bielles.  Pas vraiment difficiles, mais demande quand même pas mal de réflexion pour ne pas faire (trop) de conneries.  J'en retiendrai surtout le grand soulagement lorsque je les ai montées et ai pu constater que ça tournait.
Prochain épisode, le moteur, en commençant par les cylindres.