mercredi 16 décembre 2020

25 - Remontage - Suite


  Remontage - suite


  16 décembre 2020 :

Tout d'abord régler le problème des goujons.   Sur la quarantaine de goujons des boîtes à vapeur, j'en ai cassé quatre, et encore, je ne les ai serré qu'à 10 Nm ce qui est à peu près le couple de serrage d'une vis de 6 en 8.8, alors qu'ici on est sensé avoir du 12.9 qui se serre à 17 Nm.  Toutes les cassures montraient une amorce sous forme d'une fissure en fond de filet oxydée.  A mon avis, ils ont du avoir un problème lors du roulage des filets ou avec la nuance d'acier.  Enfin, c'est presqu'un mauvais souvenir, car je suis parvenu à retirer tous les morceaux sans problème.

 

 
 
Voici un gros plan d'un des goujons cassés.  On voit très bien la zone saine en gris clair.  Dans ce cas ci, la fissure occupe presque la moitié de la section utile.  Les traces rougeâtres dans le filet sont des particules de cuivre.  J'utilise de la graisse au cuivre pour faciliter un démontage ultérieur éventuel.


Par contre, il faut maintenant refaire des nouveaux goujons.  Ici, je ne me fatigue plus à commander de la tige filetée 12.9 mais vais acheter de la tige 8.8 au magasin de bricolage du coin.  Je fais quand même quelques essais et elle résiste jusqu'à un serrage de 15 Nm, soit 50 pourcent de plus que son couple de serrage nominal.  Il faut par contre traiter les extrémités pour les noircir car c'est de la tige galvanisée.  Un petit traitement à l'acide pour enlever le zinc, une neutralisation à la soude et un trempage dans le bain à noircir.  C'est du cosmétique, mais c'est tout de même plus beau que des boulons zingués sur une loco vapeur.


 

 

Et voilà, je peux monter les conduites d'admission et d'échappement. 

 

On peut maintenant passer à l'habillage de la chaudière.  On commence par replacer la boîte à fumée et à colmater les interstices avec du mastic réfractaire.  Ca permettre d'avoir un bon tirage et de ne pas aspirer trop d'air dans la boîte à fumée.

 

Une fois la nappe céramique mise en place, je peux placer l'enveloppe. 

 

Par contre, avant de terminer tout à fait l'enveloppe, je me dis qu'il faudrait tout de même tester le moteur.  Bon, il a tourné dans le passé, mais si il y avait un problème, il vaut tout de même mieux s'en rendre compte avant de poser la chaudière sur le chassis.  Donc, je bricole vite fait un petit raccord que je boulonne sur la selle de chaudière et c'est le moment de me rendre compte qu'il y a pleins de trous à boucher.  Essentiellement une prise de pression sur une boîte à vapeur et les raccords de huileurs.  Bon, on fait vite quelques bouchons et on essaie.

 

Et ça marche !  ... mais pas longtemps.  La goupille qui tenait la manivelle de commande sur l'arbre de relevage semble être cisaillée.  Bon, visiblement des goupilles élastiques de 2 ne sont pas suffisantes.  Bon, rien de grave.  Il faut juste démonter l'arbre de relevage et remédier au problème.   Ce sera pour demain.  Mais autre gros point positif, mon banc d'essais lui fonctionne très bien.


10 février 2021


Et me revoici.  Il fait un peu froid dans l'atelier, donc je me suis trouvé un prétexte pour rester au chaud et mettre un peu à jour mon récit de remontage.

J'ai donc commencé par revoir le bloquage des manivelles sur l'arbre de relevage.  Cette fois-ci, j'ai mis deux goupilles de 3.   La vis de pression qu'on voit à droite n'est présente que sur la manivelle de gauche.  Elle me permet d'avoir un réglage plus fin de l'équilibrage du relevage entre les deux côtés.  Une fois la vis serrée, on peut percer les trous pour les goupilles et placer celles-ci.  La vis ne sert alors plus à rien mais on ne la voit pas.


Après, il faut placer la chaudière sur le chassis.  C'est lourd !  Aussi, j'ai bien pris soin d'ajuster la hauteur de la table élévatrice de façon à minimiser mon effort.

Et voilà qui est fait.  Les cales de bois sont destinées à terminer la pose en prenant soin de ne pas abîmer les tôles du cendrier qui débordent sous le foyer.

Il ne reste plus qu'à poser la nappe de céramique sur la partie arrière.

On peut mettre maintenant les cerclages en laiton.  Ca donne tout de suite une autre gueule.

On termine la pose du régulateur ainsi que de la sortie vapeur.  Ici, petit soucis.  J'avais prévu quatre vis de fixation mais les deux vis arrières empêchent la pose du dôme.  J'avais donc le choix entre retoucher le dôme (j'avais assez de matière) ou ne mettre que deux vis.  C'est finallement cette dernière solution que je choisis.   On verra à l'usage si c'était la bonne...

Evidemment, la boîte à fumée n'est pas très grande, mais les écrous sont gros, ce qui nécessite de fabriquer des clefs spéciales.

Et voici la boîte à fumée terminée.

Il est maintenant temps de faire les bourrages des cylindres et des tiroirs.   J'en avais fait des provisoires pour effectuer le test, mais ici, c'est fait avec du cordon graphité et de la graisse Belleville.

Et maintenant, c'est le tour des tuyaux.  J'en avais déjà fait, mais j'ai l'impression qu'il m'en sort des nouveaux pendant la nuit. 


Au passage, et sans rapport direct avec le sujet, j'en profite pour vous montrer un truc sympa que j'ai trouvé sur Banggood.  Ca m'évitera d'utiliser les pointes de mon pieds à coulisse comme pointe à tracer.


Pour former les derniers tuyaux d'alimentation en eau, j'ai été obligé de placer l'abris, ce qui donne une bonne idée de la loco terminée.







12 février 2021

Ouf !  Une journée pleine d'adrénaline mais qui se termine bien.

J'avais laissé en suspend le système de fixation de la bielle de commande de coulisse sur la manivelle.  J'avais prévu une vis bloquée à la Loctite, mais visiblement, le jour où j'avais pensé à ça, je n'étais pas en forme car il était évident que ça ne tiendrait pas.  Donc, il fallait trouver autre chose, et là, quoi de plus simple que d'aller voir sur l'original.  

Comme on le voit, rien de compliqué.  Juste une bague avec une goupille.

Il fallait donc que je refasse de nouveaux axes et que j'usine des bagues, mais pour cela, il fallait que je dépose la manivelle.  Ici, j'avais un système avec quatre vis fraisées M3 à six pans creux que j'avais eu l'idée géniale de coller à la Loctite...  Encore une journée où je n'étais pas inspiré.

Je suis parvenu à débloquer six vis sur les huit, mais pour les deux dernières, je ne suis parvenu qu'à arrondir l'empreinte.    J'ai donc adpoté ma procédure habituelle lorsque j'ai un problème, j'ai tout arrêté et terminé ma journée.  Il est bien connu que la nuit porte conseil.  

Sur une vraie loco, on sort le chalumeau, on chauffe la vis et avec un peu de chance ça marche.  Mais ici, le chalumeau va tout me griller.  Sauf si le chalumeau est assez petit.  Je me suis donc souvenu que j'avais dans une boîte un petit chalumeau de bijoutier acheté sur Ebay en Chine pour une vingtaine d'euros.  C'était l'occasion de l'essayer.

La flamme fait environ trois millimètres, juste assez pour chauffer la tête de la vis.  Reste juste à donner un coup de Dremel sur la tête de la vis pour pouvoir y loger un tournevis.

Et voilà, toutes les vis débloquées, sans autre dommage que les vis elles-mêmes.

Il ne restait plus qu'à usiner les nouveaux axes et les bagues.



19 février 2021

Suite à une demande d'Alain, je poste une photo montrant les raccords du chalumeau.



15 août 2023


Voilà, les premiers essais en ligne sont fait (voir chapitre 26), on peut donc continuer le remontage et la fabrication de quelques accessoires, comme les couvercles des soutes à eau.

Rien de bien compliqué.  Je les sors d'un rond d'alu.  La seule difficulté est d'obtenir deux couvercles identiques.  N'ayant pas de copieur sur mon tour, j'en ai bricolé un.  J'ai fixé une pointe à tracer sur le charriot croisé et j'ai fixé une copie du plan à l'échelle 1:1 sur le traînard que j'ai immobilisé.


Il suffit juste de suivre le contour en jouant avec les manivelles.

Ensuite, un coup de marqueur noir sur la surface, et on termine avec une vieille lime.

Et voilà le résultat.  Il ne manque plus qu'un petit coup de peinture.