samedi 8 août 2015

4-La pompe d'excentrique



La pompe d'excentrique


8 août 2015 :

Il s'agit de la pompe destinée à alimenter la chaudière en eau.  Elle est actionnée par une poulie excentrique qui se trouve montée sur l'essieu avant (voir chapitre 2).

Puisque la table de la fraiseuse est déjà pleine de copeaux et d'huile de coupe, je commencer par l'entretoise sur laquelle viendra se fixer la pompe.
Je pars d'un plat de 10 que je mets aux dimensions à la fraiseuse.  Rien de très critique, si ce n'est la largeur de l'entretoise qui doit venir se loger à l'intérieur du chassis.
Il faut faire deux boutonnières qui ne présentent guère de difficulté.  Par contre, il faut un trou central de 33.  Je pourrais le faire au tour, mais je n'ai pas envie de changer les mandrin et de chipoter, donc je décide d'étrenner la superbe tête à aléser automatique que j'ai un jour acheté sur Ebay.
J'essaye d'abord de voir comment ça fonctionne, mais elle ne veut rien entendre et reste bloquée.  Je commence alors à démonter pour finalement me rendre compte qu'elle n'était que bloquée parcequ'on l'avait forcée à bout de course.  J'en profite pour une petite maintenance, un huilage et remettre les bonnes vis aux bons endroits ce qui n'était pas le cas.  Ca y est, déjà la matinée de passée.
Je commence donc par percer la plaque avec une fraise à carotter de 22 ce qui me permet de commencer l'alésage avec un outil à plaquette.  Et là quel bonheur.  Ca marche super.  Seul petit bémol, il ne faut pas oublier de retirer la manivelle de manoeuvre du coulisseau entre deux passes.  Ca a bien failli m'arriver.  Heureusement, avec ce genre de bestiau on ne tourne pas à 2000 tours, ce qui aurait quand même limité les dégâts.


Et voilà la chose terminée.


Prochaine étape, le collier d'excentrique et le corps de pompe.  Pour ces deux pièces, je pars de deux bruts de fonderie en bronze que j'avais acheté au début.





13 août 2015

Pour le collier d'excentrique, j'ai commencé par fraiser l'épaisseur de la pièce.  Les deux côtés plats vont en effet m'aider à tenir la pièce dans l'étau.  J'en ai également profité pour fraiser les petits plats sur lesquels viendront s'appuyer les vis et percer les trous.


On peut maintenant fraiser les deux faces en le mettant à la cote pour que le collier s'adapte à la poulie.


On tronçonne ensuite le collier pour séparer les deux parties.  De façon à perdre un minimum d'épaisseur, j'ai décidé de le faire à la fraise scie de 0.3.  Ici, attention !  Avec le diamètre de la fraise, on arrive très vite à des vitesses périphériques importantes et à l'usure prématurée de la fraise, surtout que pour du bronze, je travaille sans lubrifiant.  Je me permet de le mentionner, car c'est ce qui m'est arrivé.   Sinon, rien de difficile.  Juste un peu de patience.


On en profite pour donner un léger coup de fraise pour dresser parfaitement les surfaces en contact.


Et voici les deux pièces séparées.  On peut maintenant tarauder les trous dans la partie principale.


Normalement, les deux vis doivent être suffisantes pour maintenir les deux parties solidaires pendant l'usinage de l'alésage.  Pour plus de sécurité, j'ai décidé de les souder temporairement à l'étain.  Pour cela j'ai utilisé de la pâte d'étain, monté le tout, bien serré les vis et donné un coup de chalumeau, le point de fusion de la pâte d'étain que j'utilise est de 210°C.



Voila, on y est presque.  A ce stade, je pouvais effectuer mon alésage au tour.  C'est généralement la méthode utilisée.  Par contre, comme ici j'avais encore la tête à aléser sur la table, je l'ai utilisée.  Ici, j'ai décidé sciemment de donner un ou deux centièmes de serrage, quitte à intercaler un petit morceau de clinquant entre les deux partie du collier.  Il faut en effet penser à l'usure qui ne manquera pas de se produite.  
J'en profite également que le collier est parfaitement centré sur la fraiseuse pour percer le trou dans la chape.  Un rapide calcul me donne les coordonnés X et Y.  Ca m'évite de devoir matérialiser le centre de l'alésage pour un traçage manuel et au moins je suis certain que les deux trous sont parallèles. 


Et voici le collier en place.  Tout est parfait, y compris le serrage que j'avais prévu.


La pièce n'est pas encore terminée.   Outre quelques finitions cosmétiques, il reste à percer un trou pour le graissage et sans doute à évider le bossage pour y ménager une réserve d'huile, mais j'attend un peu, n'ayant pas encore décidé comment je ferai la lubrification.  Réservoir, rallonge qui débouche juste sous le tablier,... ?


22 août 2015


Pour le corps de pompe, je commence par usiner les chambres d'aspiration et de refoulement.  De façon à avoir les deux usinages plus ou moins coaxiaux, je commence par donner une passe de tour sur un des côtés avant de retourner la pièce et de percer le trou de part en part.  Ensuite, rien de bien difficile.


On usine ensuite le téton situé à l'arrière et qui est destiné à servir à la préhension de la pièce.


On peut maintenant s'attaquer au cylindre.  Perçage, un coup de barre d'alésage pour mettre à la cote


et honnage.  Ici, je dois avoir quelque part un honnoir à pierres, mais comme il s'agit de bronze, un morceau de toile émeri doit suffire.  Le honnoir se résume donc à un morceau de tube électrique de 16 fendu à son extrémité dans lequel je coince la toile émeri (600 - 800 et 2000).    


Un gros plan sur le honnoir.


Ensuite, il reste les bouchons des deux chambres.  Le bouchon inférieur servira également de siège pour la bille.  Ici, je pars d'un rond de bronze au silicium et j'usine les deux pièces tête-bêche.  C'est plus facile et ça optimise l'utilisation de la matière.


Comme la pompe va se loger dans un endroit relativement confiné, il est important de laisser le plus de souplesse possible pour la localisation des entrées et sorties.  J'ai donc décidé de faire des raccords banjo dans lesquels viendront se braser de tubes de 6.  Pour éviter de devoir fraiser les bouchons à six pans, je décide d'étrenner le gadget que j'ai un jour acheté et qui permet de faire du brochage au tour.  Après quelques tâtonnements, je suis parvenu à effectuer deux empreintes hexagonales très correctes.


Il ne reste plus que le piston.  Là, vraiment rien de compliqué.  J'avais justement un rond d'inox de 20 qui traînait et auquel j'ai trouvé une utilisation.  On le coupe à longueur, on effectue une gorge pour le joint torique et un coup de fraiseuse sur l'extrémité pour usiner le plat.


Et voilà, toutes les pièces sont là.


Je ne résiste pas au plaisir d'assembler le tout pour voir à quoi ça ressemble.  
La pompe est maintenant terminée.  Il ne me reste qu'à retirer une des entretoises du chassis de façon à y découper une encoche pour loger la pompe, mais ça attendra un peu.  



2 septembre 2015

Pour clôturer le chapitre, je joints ces deux photos.  La pompe en place et l'excentrique monté sur l'essieu après démontage de celui-ci.